Interview de Caroline, nurse à la Clinique Cecil à Lausanne

Nurse à Hirslanden Clinique Cecil depuis plus de 30 ans, Caroline répond à nos questions en compagnie d’Isabelle, responsable de la maternité.

Quel est votre rôle en tant que nurse ?

Caroline : Je suis là pour accueillir les enfants en salle de naissance, j’accompagne les parents dans les premiers soins de leur enfant et tout au long de leur séjour à la maternité. Je favorise le lien d’attachement, les aide à être autonomes à la sortie de la maternité. Je les aide à identifier les besoins de leur enfant.

Quelle est la différence avec une sage-femme ? Est-ce des professions complémentaires ?

Isabelle : Une sage-femme assure le suivi d’une femme pendant la grossesse, avant l’accouchement et post-accouchement, elle s’occupera aussi du nouveau-né dès la naissance et jusqu’à son trentième jour de vie. Le travail de la nurse se concentrera sur le suivi du nouveau-né en post-partum uniquement.

Caroline : Il y a de moins en moins de nurses car la formation n’est plus proposée. Maintenant, les sages-femmes suivent une formation durant laquelle il leur sera enseigné ce que l'on enseignait aux nurses par le passé. Mon métier ne disparaît pas, il a évolué avec la société.

Pourquoi avez-vous choisi le métier de nurse ?

Caroline : Mon métier se situe au cœur de l’intimité d’une famille. C’est positif, enrichissant et joyeux, dans la plupart des cas. Aussi, en collaborant avec le CPMA (Centre Médical de Procréation Médicalement Assisté), nous rencontrons des couples qui ont vécu des années de difficultés pour pouvoir concevoir leur enfant. Nous sommes chanceux que ces familles nous fassent confiance en venant accoucher à la Clinique Cecil. Nous assistons à des événements qui marquent le début d’une histoire.

Comment se déroule l’une de vos journées ?

Caroline : Ma journée de douze heures commence par une demi-heure de transmissions au cours de laquelle nous échangeons sur ce qu’il s’est passé durant la nuit, concernant la mère et l’enfant. Je me rends ensuite dans les chambres pour discuter avec les mamans des soins, de l’alimentation de leur enfant mais aussi de leur ressenti. Dans la matinée, en respectant le rythme de l’enfant et de sa mère, je vais aller prendre les constantes, contrôler le poids, l’hydratation, surveiller l’apparition ou non de la jaunisse, etc. Selon ces observations, je vais mettre en place des stratégies pour répondre aux besoins des enfants et des parents. Je vais aussi préparer ces derniers à la sortie, puis contacter la sage-femme indépendante qui assurera le retour à la maison, afin de lui transmettre les informations nécessaires au suivi.

Pouvez-vous nous raconter un de vos plus beaux souvenirs à la Clinique Cecil ?

Caroline : Une dame est arrivée pour accoucher, c’était il y a environ trente ans. C’était un couple d’italiens. L’accouchement a eu lieu entre le hall et la salle d’accouchement, que nous n’avons pas réussi à atteindre ! C’était un beau et gros bébé de quatre kilos. Quand nous leur avons demandé comment ils souhaitaient l’appeler, ils m’ont demandé de choisir. J’ai répondu « Alberto », en référence à « Alberto Tomba », grand skieur italien de l’époque, qui était très costaud, comme le bébé !

Il y a trois ans, je croise un patient qui vient rendre visite à sa femme, qui s’était fait opérer ici. Il me dit : « ce soir vous aurez une surprise ». Et c’est ainsi que j’ai revu son fils, le jeune Alberto, qui avait environ trente ans.

Avec vos 30 années d’expérience, vous avez dû tenir beaucoup de nouveaux nés dans vos bras ! Avez-vous une idée du nombre ?


Des milliers ! Est-ce que ça compte si je prends plusieurs fois le même bébé dans les bras ?

Merci à Caroline pour son travail et pour son dévouement.