Dr Deborah Pugin est spécialiste en médecine intensive et neurologie FMH après une formation dans le service de neurologie des HUG. Sa passion pour son travail la conduit à élargir ses compétences en se spécialisant en médecine intensive. Elle devient alors cheffe de clinique scientifique, puis médecin adjointe du service de soins intensifs et du Département d’anesthésie et pharmacologie des HUG. Aujourd’hui installée à Hirslanden Clinique des Grangettes, elle consulte comme neurologue et fait partie de l’équipe du nouveau service de soins intensif. À l’occasion de la semaine du cerveau, découvrez son portrait au travers de notre interview « 3 questions à ».

Pourquoi avez-vous choisi d’être médecin et de vous spécialiser en Médecine intensive et Neurologie?

Des proches ont été malades pendant mon enfance, et j’ai toujours été intéressée par une carrière médicale. Cependant je nourrissais la crainte de ne pas avoir les compétences nécessaires pour y parvenir. J’ai tout de même entrepris des études de médecine durant lesquelles j’ai été fascinée par la neurologie. C’est un stage dans ce service aux HUG qui a fini de me convaincre. Ma spécialisation en médecine intensive est arrivée plus tard.

En tant que neurologue nous sommes amenés à consulter des patients comateux aux soins intensifs. J’ai trouvé ce domaine de la neurologie particulièrement excitant, car il était encore peu développé. J’ai donc, à l’issue de ma spécialisation en neurologie, débuté une deuxième spécialisation en Médecine Intensive qui a été passionnante. Cela m’a permis d’élargir le champ de mes compétences, avec la prise en charge de patients chirurgicaux ou de pathologies pulmonaires, cardiaques ou infectieuses. De plus, la médecine intensive offre la satisfaction de voir en direct le résultat de nos actions, car il s’agit de physiologie appliquée. À l’issue de ma formation, j’ai eu l’opportunité d’approfondir mes connaissances à New York à l’Université de Columbia, dans un service de neuroréanimation où une place importante était donnée au neuromonitoring, en particulier via l’électroencéphalogramme (EEG).

 

Comment, concrètement, votre travail influence-t-il votre vie de tous les jours ?

La médecine intensive est une activité très prenante, qui demande une grande rigueur et une rapidité de décision, deux traits qui sont présents dans mon quotidien. J’aime avoir une compréhension des situations avant de décider, et ce dans tous les domaines, ce qui n’est cependant pas toujours possible. Les deux activités de médecine intensive et de neurologie me permettent à la fois dans la première d’avoir une activité hospitalière ponctuelle auprès des patients alors que dans la seconde, il y a pour la majorité des patients un suivi à plus ou moins long terme. Ces deux facettes sont complémentaires et offrent un équilibre de vie professionnelle.

 

Quel est votre plus grand défi dans votre profession ?

En tant que médecin, il est essentiel de respecter le souhait du patient. Avec les progrès techniques, beaucoup de choses sont possibles et réalisables, mais il faut garder au centre le patient et ses volontés.

Parvenir à mieux comprendre et prédire les séquelles neurologiques des patients cérébro-lésés est un défi majeur dans le domaine de la neuroréanimation. En effet, cette meilleure compréhension permettra je l’espère dans le futur, de pouvoir mieux répondre aux familles qui nous interrogent sur les séquelles possibles.  

Par ailleurs, il est très important de transmettre les connaissances aux futurs médecins, raison pour laquelle je continue à enseigner à la Faculté de médecine.