Dr Vincent Burki, spécialiste en médecine physique et réadaptation ainsi qu'en rhumatologie au Centre de Médecine du Sport et de l'Exercice, répond à 3 questions sur l'évolution de la pratique du tennis.

  • Pour quelles raisons avez-vous choisi de devenir médecin et de vous spécialiser dans la médecine du sport et plus particulièrement la prise en charge des pathologies liées à la pratique du tennis ?

Les raisons sont nombreuses et variées ! Mais, tout d'abord, c’est la relation et le contact avec le patient : échanger, rassurer, guider. Lorsqu’un patient vient consulter, nous établissons un dialogue ouvert, c’est une relation de confiance qui s’installe et le côté humain est très important.

Puis, vient le côté « détective » nécessaire pour établir un diagnostic : approfondir les discussions avec les patients et parfois avec les confrères lorsque plusieurs avis s’imposent. Le partage et l’apport d’une réponse, d’une aide ou d’un soutien pour le patient sont au final toujours très intéressants et gratifiants.

Pourquoi le tennis ? Parce que je suis passionné par ce sport et que je l'ai, à titre personnel, beaucoup pratiqué. Le tennis avait une grande place dans ma vie jusqu’à ce que (mal-)heureusement certaines blessures m’amènent à découvrir la prise en charge dans le milieu médical. Après avoir côtoyé un certain nombre de médecins du sport spécialisés dans ce domaine, j’ai décidé, dès le début de mes études, que la médecine du sport allait devenir l’objectif premier de ma formation.

 

  • Est-ce que l’évolution du matériel et des terrains a modifié la pratique et qu’est-ce que cela implique en termes d’effort physique ?

On remarque que l’aspect physique a pris une place extraordinairement importante dans le jeu, et par conséquent dans la préparation des joueurs de tennis, devenu de « vrais athlètes » à part entière, avec leur spécificité. Le matériel permet des frappes de plus en plus rapides et avec un effet dans la balle plus prononcé, et donc une énergie nécessaire bien plus importante. Les terrains, progressivement plus lents en général, demandent un investissement physique encore plus important, avec des points plus longs, plus construits et par conséquent plus astreignants.

 
  • Quelles exigences physiques sont nécessaires pour la pratique du tennis ?

Finalement, c’est un sport asymétrique, mais très complet. Le maintien postural global et la force de gainage y sont devenus de plus en plus indispensables dans l’équilibre des joueurs lors de chaque frappe. On y retrouve aussi en particulier de l’endurance, de la résistance, de la force, de la coordination et de l’agilité, sans compter la dimension mentale prépondérante. La préparation physique est alors toujours plus poussée et spécifique dans ces différents aspects, en fonction des aptitudes/manques de chacun bien évidemment.

Spécialiste en: Médecine physique et réadaptation , Rhumatologie