Sinusite (inflammation des sinus)

Vue d’ensemble des sinus

Les sinus sont des cavités pneumatiques présentes dans le crâne et qui sont reliées à la cavité nasale par de petits orifices (ostiums). Ils s’étendent du front jusqu’à la mâchoire supérieure et sont subdivisés en sinus frontaux, sinus maxillaires, sinus sphénoïdaux et sinus ethmoïdaux (env. 10 cavités). Les surfaces internes de la cavité nasale et des sinus sont tapissées d’une muqueuse recouverte de minuscules cils.

Ces cils se déplacent en rythme à l’intérieur de la couche de sécrétion liquide et transportent le mucus qui s’y trouve, avec les particules de poussière et les germes qu’il renferme, vers la gorge et la bouche. Il y est soit avalé et neutralisé par l’acide gastrique présent dans l’estomac, soit éliminé par la toux et les éternuements. Ce mécanisme d’autonettoyage naturel est également appelé « clairance mucociliaire ».

Évolution et causes de la maladie

Infection virale dans le cadre d’un rhume ou d’une grippe

En cas d’irritation ou d’inflammation de la muqueuse nasale à la suite d’un rhume ou d’une grippe, celle-ci produit souvent un mucus épais. De ce fait, le battement des minuscules cils s’arrête et la clairance mucociliaire ne fonctionne plus comme d’habitude. Au lieu d’être évacuées, les sécrétions s’accumulent, le nez est « bouché » et les voies respiratoires sont obstruées.

D’un banal rhume à la sinusite aiguë

Si les sécrétions nasales ne s’écoulent plus correctement, les passages étroits entre la cavité nasale et les sinus risquent d’être bloqués. L’aération des sinus se détériore et dans cet environnement chaud et humide, les bactéries et les virus trouvent les conditions idéales pour proliférer.  Au final, il en résulte une inflammation aiguë des sinus avec des symptômes typiques tels qu’une sensation de pression, des maux de tête et le nez bouché.

De la sinusite aiguë à la sinusite chronique

Si une rhinosinusite aiguë ne guérit pas complètement ou réapparaît régulièrement, elle peut évoluer vers une forme chronique. Si la muqueuse reste durablement enflée et produit constamment des sécrétions visqueuses, les voies d’écoulement étroites entre les sinus nasaux principaux et secondaires sont souvent durablement obstruées. Cela perturbe l’aération des sinus, ce qui peut entraîner l’apparition d’agents pathogènes et de processus inflammatoires.

Autres facteurs de risque d’une sinusite

D’autres facteurs de risque pouvant déclencher ou favoriser une sinusite sont :

• Une infection bactérienne
  Les bactéries peuvent être à l’origine d’une inflammation des sinus. Toutefois, elles surviennent souvent au cours d’une infection virale sous forme d’infection secondaire et peuvent ainsi prolonger l’évolution d’une sinusite.
  
• Des allergies
  Une inflammation de la muqueuse nasale peut également être due à une réaction allergique, comme le rhume des foins.
  
• Des facteurs anatomiques
  Si la cloison nasale est courbée (déviation du septum) ou si les orifices menant aux sinus sont rétrécis, les sécrétions s’accumulent plus facilement. Cela peut favoriser ou péjorer les inflammations des sinus.
  
• Des variations pathologiques de la muqueuse nasale
  Les variations pathologiques de la muqueuse nasale, telles que les polypes nasaux bénins, peuvent également être à l’origine d’une sinusite. Ceux-ci peuvent obstruer les sinus et provoquer une congestion due aux sécrétions.

Symptômes d’une sinusite

Une sinusite se manifeste généralement par des symptômes typiques qui diffèrent d’un simple rhume. Les signes les plus fréquents de la rhinosinusite sont :

• Une sensation de pression ou de douleur au niveau du visage (front, joues, yeux)
• Le nez bouché ou qui coule
• Un écoulement nasal purulent ou visqueux
• Une perte de l’odorat et du goût
• Des maux de tête, surtout en se penchant
• Une sensation de malaise général, parfois accompagnée de fièvre

Diagnostic

Le diagnostic d’une rhinosinusite est généralement posé par un ou une médecin spécialiste en ORL (oto-rhino-laryngologie), ou plus simplement  un ou une ORL. Lors du diagnostic, il est décisif de distinguer la forme aiguë de la forme chronique, car il en résulte des approches thérapeutiques différentes. Il est possible de recourir aux méthodes de diagnostic suivantes :

• Anamnèse : Recensement des antécédents médicaux en mettant l’accent sur les symptômes, la durée des troubles et la nature des maux de tête.
  
• Examen physique : Examen du nez et des sinus, p. ex. par palpation pour détecter les zones douloureuses à la pression.
  
• Rhinoscopie : Examen endoscopique des muqueuses nasales et de leurs éventuelles variations.
  
• Technique d’imagerie : En cas de suspicion d’évolution chronique ou compliquée, il est possible de recourir à la tomodensitométrie, à l’IRM ou à l’échographie.
• Tests d’allergie : Réalisation de tests lorsque des allergies peuvent être considérées comme étant un élément déclencheur.
  

Traitement

Le traitement de l’inflammation des sinus dépend toujours de la cause et de l’évolution de la maladie. L’objectif est d’atténuer la douleur, de favoriser le processus de guérison et d’éviter d’éventuelles complications possibles. On distingue les mesures prises en cas de formes aiguës et celles prises en cas de formes chroniques.

Traitement d’une sinusite aiguë

• Sprays nasaux décongestionnants (7 jours maximum)
• Analgésiques et antipyrétiques tels que l’ibuprofène ou le paracétamol
• Inhalations avec du sel de table ou des huiles essentielles
• Antibiotiques, uniquement en cas d’infections bactériennes et d’évolutions graves

Traitement d’une sinusite chronique

• Sprays nasaux à base de cortisone pour combattre l’inflammation
• Traitement des allergies (p. ex. antihistaminiques)
• Interventions chirurgicales (p. ex. opération endoscopique des sinus) lorsque les mesures conservatrices ne suffisent pas

Prévention

Un système immunitaire fort contribue de manière significative à lutter contre des infections telles que la sinusite. Le bon fonctionnement des défenses de l’organisme et une clairance mucociliaire intacte empêchent les agents pathogènes de s’installer. Les mesures suivantes peuvent être prises pour y contribuer :

• une alimentation riche en vitamines et nutriments
• la pratique d’une activité physique régulière
• un sommeil suffisant, du repos et une régénération en conscience

De plus, les allergies doivent être traitées à un stade précoce afin d’éviter le gonflement des muqueuses.

Si vous souffrez déjà d’un rhume et que vous souhaitez éviter qu’elle ne dégénère en sinusite, les points suivants peuvent également vous aider :

• Boire suffisamment pour que les muqueuses restent humides et que le mucus des sinus ne s’épaississe pas.
• Aérer régulièrement et assurer une humidité suffisante pour éviter que l’air ambiant ne soit sec.
• Se nettoyer délicatement le nez en ne vidant qu’une seule narine à la fois.

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